Cryptomonnaies et actifs numériques : ce qui change en Espagne en 2025
- Ludovic VIANESI
- 23 mai
- 3 min de lecture

Avec l’essor rapide des monnaies virtuelles et des actifs numériques, les autorités fiscales espagnoles ont décidé de muscler leur cadre réglementaire. Depuis cette rentrée 2025, de nouvelles obligations entrent en vigueur pour les résidents fiscaux, notamment en matière de déclaration et de fiscalité des actifs détenus à l’étranger.
Voici ce qu’il faut retenir pour rester en conformité avec l’Administration fiscale espagnole.
Déclaration obligatoire via le Modèle 721
Ce n'est pas nouveau, depuis 2024, les contribuables espagnols doivent déclarer leurs cryptomonnaies détenues sur des plateformes situées hors d’Espagne, dès lors que leur valeur totale excède 50.000 €. Par contre, depuis cette année, cette déclaration s’effectue désormais via le Modèle 721, une version adaptée au numérique du bien connu Modèle 720.
L’objectif ? Mieux repérer les avoirs non déclarés et éviter leur utilisation à des fins de fraude fiscale. Oublier ou mal remplir cette déclaration peut entraîner des amendes significatives, voire une requalification des montants non déclarés en plus-values injustifiées fortement taxées.
Nouvelles tranches fiscales sur les plus-values
À partir de 2025, les gains réalisés sur les ventes ou échanges de cryptomonnaies seront taxés selon une grille mise à jour de l’IRPF :
Jusqu’à 6.000 € : 19 %
De 6.000 à 50.000 € : 21 %
De 50.000 à 200.000 € : 23 %
De 200.000 à 300.000 € : 27 %
Au-delà de 300.000 € : 30 %
Les gains doivent être déclarés même s’ils ne sont pas convertis en euros. Les échanges entre actifs numériques (Bitcoin contre Ethereum, par exemple) sont également concernés. Idem pour les paiements reçus en crypto : ils doivent figurer dans la déclaration de revenus selon leur nature (travail, prestation de service...).
NFT : un cadre fiscal plus clair
Les jetons non fongibles (NFT), qui ont suscité de nombreuses interrogations fiscales, sont eux aussi mieux encadrés dès 2025 :
Vente par des professionnels espagnols : soumise à la TVA de 21 %
Transactions entre particuliers : potentiellement exonérées de TVA selon le contexte
Plus-values sur vente de NFT : intégrées à l’IRPF comme tout autre gain patrimonial
Vers une transparence européenne : adoption de la DAC8
L’Espagne appliquera également la directive DAC8 de l’UE, imposant aux plateformes de cryptomonnaies de communiquer aux administrations fiscales les mouvements de leurs utilisateurs. Cela inclut les dépôts, retraits, et transactions, même sur des plateformes étrangères.
Ce mécanisme européen vise à limiter l’opacité des transactions numériques et à favoriser l’échange d’informations entre les pays membres.
Des sanctions à ne pas négliger
Ignorer ses obligations fiscales peut coûter cher. En plus des amendes liées à la non-déclaration du Modèle 721, les contribuables risquent :
Des pénalités de 5 à 20 % pour déclarations tardives
Des redressements fiscaux avec intérêts
Des sanctions allant jusqu’à 150 % du montant éludé en cas de dissimulation avérée
Nos recommandations pour 2025
Pour éviter les mauvaises surprises, voici nos conseils :
Tenez un registre précis de toutes vos transactions en cryptomonnaies
Évaluez vos obligations de déclaration, notamment si vous utilisez des plateformes hors d’Espagne
Déclarez vos gains, même issus d’échanges crypto à crypto
Sollicitez un conseiller fiscal spécialisé, pour sécuriser votre situation et optimiser votre fiscalité
Vous détenez des actifs numériques ou vous réalisez des opérations avec des cryptomonnaies ? L’équipe d’ALTANA BARCELONA est à votre écoute pour vous accompagner dans vos démarches fiscales en Espagne.
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